Peugeot 4007 Diesel 2.2 HDi 156ch : SUV fiable et économique

Le Peugeot 4007 Diesel 2.2 HDi 156ch représente l'aboutissement de la collaboration entre PSA Peugeot Citroën et Mitsubishi Motors, donnant naissance à un SUV franco-japonais unique sur le marché européen. Commercialisé de 2007 à 2013, ce véhicule familial à transmission intégrale allie le savoir-faire français en matière de motorisation diesel HDi à la robustesse légendaire de la plateforme Mitsubishi Outlander. Avec ses 7 places modulables et sa polyvalence tout-terrain, le 4007 s'est positionné comme une alternative crédible aux références allemandes et japonaises du segment, offrant un compromis intéressant entre performances, consommation et habitabilité.

Spécifications techniques du moteur 2.2 HDi

Le bloc 2.2 HDi développé par PSA équipe le Peugeot 4007 avec une architecture Common Rail de dernière génération pour l'époque. Cette motorisation bénéficie d'un système d'injection haute pression à 1600 bars, d'un turbocompresseur à géométrie variable et d'un intercooler pour optimiser les performances et la consommation. La gestion électronique Bosch EDC16 assure un contrôle précis de l'injection, des débits d'air et du recyclage des gaz d'échappement via la vanne EGR. L'architecture HDi intègre également un filtre à particules de série, répondant aux normes Euro 4 puis Euro 5 selon les millésimes.

Évaluation de la fiabilité générale

L'analyse de fiabilité révèle un véhicule globalement fiable avec une note de 7/10, particulièrement solide au niveau de sa base technique Mitsubishi. Les principales faiblesses concernent le système antipollution, notamment le filtre à particules et la vanne EGR, points sensibles de nombreux diesels de cette génération. La transmission intégrale héritée de l'Outlander fait preuve d'une excellente robustesse, tandis que les systèmes électroniques de bord montrent une fiabilité satisfaisante pour la catégorie.

Comportement routier et performances au volant

Au volant, le Peugeot 4007 2.2 HDi affiche un tempérament routier équilibré, hérité de la plateforme Mitsubishi perfectionnée par les équipes PSA. Le couple généreux de 380 Nm disponible dès 2000 tr/min procure des reprises franches et une souplesse d'utilisation appréciable en conduite mixte. L'architecture HDi Common Rail assure une combustion silencieuse et progressive, caractéristique des meilleurs diesels PSA de l'époque.

La transmission intégrale permanente répartit intelligemment le couple selon l'adhérence disponible, offrant une motricité optimale sur tous types de revêtements. Le différentiel central à couplage visqueux complété par un mode « Lock » manuel permet d'affronter sereinement les passages difficiles. La garde au sol de 215 mm et les angles d'attaque favorables confèrent au 4007 de véritables aptitudes tout-terrain, rare dans cette catégorie à l'époque.

Le châssis privilégie le confort sans sacrifier la précision directionnelle. La suspension avant MacPherson et l'essieu arrière multibras absorbent efficacement les irrégularités, tandis que la direction assistée électrique offre un bon ressenti. Le comportement reste sain en courbes malgré un roulis contenu, typique des SUV de cette génération. Le freinage se montre endurant grâce à des disques surdimensionnés, même si les étriers peuvent présenter des tendances au grippage nécessitant un entretien préventif.

Consommation réelle et émissions de CO₂

En conditions réelles d'utilisation, le Peugeot 4007 2.2 HDi 156ch affiche des consommations moyennes de 7,0 à 7,3 litres aux 100 km en cycle mixte, selon les retours d'utilisateurs français. Cette valeur reste raisonnable pour un SUV 4x4 de 1700 kg à vide, témoignant de l'efficience du bloc HDi et de l'optimisation aérodynamique (Cx 0,36). En conduite autoroutière stabilisée, la consommation peut descendre sous les 6,5 L/100km, tandis qu'un usage urbain intensif fait grimper les chiffres vers 8,5-9,0 L/100km.

Les émissions de CO₂ s'établissent officiellement à 185 g/km selon le cycle NEDC, plaçant le 4007 dans la moyenne haute de sa catégorie pour l'époque. L'évolution vers la norme Euro 5 en cours de carrière a permis d'améliorer sensiblement les rejets polluants, notamment les particules fines grâce au filtre FAP de seconde génération. Cependant, comme de nombreux diesels contemporains, le système antipollution demeure le point faible du véhicule avec des risques de colmatage du FAP et d'encrassement de la vanne EGR en usage urbain intensif.

L'impact de la vanne EGR sur l'entretien courant s'avère significatif : son colmatage progressif entraîne une surconsommation, des à-coups moteur et des difficultés de démarrage. Les circuits d'admission peuvent également s'encrasser, nécessitant un décalaminage périodique pour maintenir les performances optimales. Un entretien préventif incluant l'utilisation d'additifs spécifiques et des trajets autoroutiers réguliers permet de limiter ces désagréments.

Design extérieur et analyse de l'habitacle

Esthétiquement, le Peugeot 4007 arbore les codes stylistiques PSA de l'époque tout en conservant les proportions équilibrées de l'Outlander. La face avant reprend la calandre caractéristique des Peugeot avec les optiques en forme de goutte d'eau, tandis que la signature lumineuse intègre les feux de jour LED sur les finitions haut de gamme. Les flancs musclés et les passages de roues élargis soulignent le caractère baroudeur, complétés par des protections plastiques non peintes pour l'usage tout-terrain.

L'habitacle révèle un niveau de finition correct pour la catégorie, avec des matériaux durables même si certains plastiques trahissent l'origine budgétaire du projet. L'ergonomie générale satisfait avec une position de conduite surélevée typique des SUV et des commandes logiquement agencées. La planche de bord reprend les codes Peugeot avec l'instrumentation claire et le volant à moyeu fixe caractéristique de la marque.

La modularité constitue un atout majeur du 4007 avec ses 7 places réelles, les sièges de troisième rangée étant utilisables par des adultes sur courtes distances. Le système « Easy7 » permet de moduler l'habitacle selon les besoins : configuration 2+3+2 en version 7 places, ou abaissement total pour obtenir un volume de chargement généreux. La qualité perçue reste dans la moyenne du segment, avec une robustesse d'assemblage héritée des standards Mitsubishi et une attention aux détails variable selon les finitions.

Sécurité : notes Euro NCAP et équipements

En matière de sécurité, le Peugeot 4007 bénéficie d'une solide base structurelle héritée de l'Outlander, véhicule réputé pour sa robustesse. Bien qu'il n'ait pas été testé individuellement par l'Euro NCAP, sa plateforme commune avec le Mitsubishi Outlander, noté 5 étoiles, laisse présager d'excellentes performances en cas de choc. La carrosserie autoporteuse à déformation programmée intègre des zones d'absorption d'énergie optimisées et une cellule de survie renforcée.

L'équipement de sécurité active comprend l'ABS avec répartition électronique de freinage (EBD), l'assistance au freinage d'urgence (AFU) et le contrôle de stabilité (ESP) de série sur toutes les versions. Le système de traction intégrale All Wheel Control améliore la motricité et la stabilité directionnelle dans toutes les conditions d'adhérence. Les finitions supérieures intègrent l'aide au démarrage en côte et le système de surveillance de la pression des pneumatiques.

La sécurité passive s'appuie sur 7 airbags (frontaux, latéraux et rideaux) protégeant l'ensemble des occupants. Les sièges avant disposent d'appuis-tête actifs réduisant les risques de coup du lapin, tandis que les ancrages ISOFIX permettent l'installation sécurisée des sièges enfants. Concernant les rappels constructeur, plusieurs campagnes ont concerné la courroie d'accessoires et le contacteur de feux stop, nécessitant une vérification lors de l'achat d'occasion.

Comparatif avec les principaux concurrents

Face à ses rivaux directs, le Peugeot 4007 se distingue par son positionnement tarifaire agressif et sa polyvalence familiale. Le rapport qualité-prix s'avère particulièrement attractif sur le marché de l'occasion, où sa décote importante compense les coûts d'entretien légèrement supérieurs. Comparé au Honda CR-V, référence de fiabilité du segment, le 4007 offre une capacité de chargement supérieure et un agrément de conduite plus dynamique, au prix d'une fiabilité moindre du système antipollution.

Le Toyota RAV4, bien que plus fiable, ne propose pas de version 7 places et affiche un tarif d'achat plus élevé tant en neuf qu'en occasion. L'Outlander, jumeau technique du 4007, bénéficie d'une image de marque plus spécialisée en 4x4 mais pâtit d'un réseau de distribution moins dense en France. Les atouts spécifiques du Peugeot 4007 résident dans sa polyvalence d'usage, son confort de roulage et sa capacité d'emport, particulièrement adaptés aux familles nombreuses recherchant un véhicule unique pour tous les usages.

Maintenance préventive et points de vigilance

La maintenance préventive du Peugeot 4007 2.2 HDi suit un calendrier rigoureux pour préserver la fiabilité du système. La courroie de distribution constitue l'intervention la plus critique, à remplacer impérativement tous les 160 000 km ou 10 ans selon les préconisations constructeur. Cette opération, facturée entre 800 et 1200 euros selon les régions, inclut le remplacement de la pompe à eau et des galets tendeurs pour éviter une rupture aux conséquences catastrophiques.

L'embrayage et le volant moteur représentent un autre point de vigilance, avec des signes d'usure prématurée pouvant apparaître dès 50 000 km en usage intensif ou conduite urbaine. Les symptômes incluent vibrations au ralenti, patinage en charge et difficultés de passage des vitesses. Le remplacement du kit complet (disque, mécanisme, butée et volant moteur) représente un investissement de 1500 à 2000 euros, justifiant une conduite souple et l'éviter les à-coups.

Le filtre à particules nécessite une attention particulière avec des cycles de régénération forcée tous les 500 à 800 km selon l'usage. Les trajets urbains exclusifs peuvent provoquer son colmatage prématuré, nécessitant un nettoyage professionnel (300-500 euros) ou un remplacement complet (1200-1800 euros). L'utilisation d'additifs spécifiques et des parcours autoroutiers réguliers permettent de prolonger significativement sa durée de vie. La vanne EGR demande également un nettoyage périodique pour éviter les dysfonctionnements moteur et la surconsommation.

Coûts d'entretien détaillés

L'analyse des coûts d'entretien rapportés par les propriétaires révèle un budget annuel moyen de 800 à 1200 euros pour un véhicule roulant 15 000 km par an. Cette estimation inclut l'entretien courant (vidanges, révisions, pneumatiques) et les interventions préventives majeures lissées sur la durée de possession. Les modèles postérieurs à 2010 bénéficient d'améliorations techniques réduisant sensiblement les coûts, notamment au niveau du système antipollution et de la gestion électronique.

La disponibilité des pièces détachées reste correcte via le réseau PSA et les équipementiers, même si certains composants spécifiques à la transmission intégrale peuvent nécessiter des délais d'approvisionnement. Le recours aux pièces d'origine Mitsubishi peut s'avérer nécessaire pour certains éléments de transmission, avec un surcoût généralement modéré. La main-d'œuvre spécialisée dans les systèmes 4x4 peut majorer les tarifs, particulièrement pour les interventions sur les différentiels et la transmission.

Témoignages et retours d'expérience utilisateurs

Les retours d'expérience collectés sur les forums spécialisés confirment la tendance générale : un véhicule globalement fiable à condition de respecter l'entretien préventif et de privilégier les modèles avec historique complet. Les utilisateurs soulignent l'importance du choix du modèle, les versions post-2010 étant réputées plus fiables grâce aux améliorations apportées au système antipollution et à la cartographie moteur.

La satisfaction générale reste élevée concernant l'habitabilité, le confort de roulage et les capacités tout-terrain. Les critiques portent principalement sur la consommation en usage urbain et la sensibilité du système antipollution. L'agrément de conduite et la polyvalence d'usage compensent largement les défauts mineurs pour la majorité des propriétaires, qui recommandent le modèle sous réserve d'un entretien rigoureux.

Évolution de la fiabilité selon le kilométrage

L'évolution de la fiabilité suit une courbe prévisible avec une excellente tenue dans les premiers 50 000 km, période durant laquelle seul l'entretien courant est nécessaire. La tranche 50 000-100 000 km voit apparaître les premières interventions sur l'embrayage et le système antipollution, justifiant une vigilance accrue. Au-delà de 100 000 km, les coûts d'entretien s'intensifient avec le remplacement programmé de la courroie de distribution et les éventuelles défaillances du turbocompresseur.

Passé 150 000 km, le véhicule nécessite un suivi rapproché de tous les organes mécaniques, particulièrement les éléments de suspension et de direction. Les modèles dépassant 200 000 km peuvent encore offrir de bons services moyennant un entretien préventif rigoureux et le remplacement anticipé des pièces d'usure. La robustesse de base de la mécanique Mitsubishi permet d'envisager sereinement des kilométrages élevés, sous réserve d'un historique d'entretien complet.

Positionnement sur le marché de l'occasion

Sur le marché français de l'occasion, le Peugeot 4007 bénéficie d'une décote importante qui en fait une opportunité intéressante pour les acheteurs avisés. Les tarifs s'échelonnent actuellement de 8 000 euros pour les modèles de première génération à fort kilométrage, jusqu'à 18 000 euros pour les versions récentes bien entretenues. Cette décote s'explique par l'arrêt de commercialisation en 2013 et la méconnaissance du grand public, malgré des qualités intrinsèques indéniables.

L'évolution des prix montre une stabilisation depuis 2018, avec une légère remontée pour les exemplaires les mieux entretenus. La rareté relative du modèle (moins de 40 000 exemplaires vendus en France) commence à jouer en sa faveur, particulièrement pour les versions 7 places en bon état. Les finitions haut de gamme avec équipements complets (navigation, cuir, toit ouvrant) conservent mieux leur valeur que les versions de base.

Pour un achat serein, il convient de privilégier les modèles postérieurs à 2010, de vérifier impérativement l'historique d'entretien et l'état du système antipollution. Les exemplaires avec carnet à jour et factures des interventions majeures (courroie, embrayage, FAP) représentent les meilleures opportunités, même à prix légèrement supérieur. La vérification des rappels constructeur et un contrôle technique récent constituent des prérequis indispensables.

Comparé à des alternatives comme le BMW X3 ou le Mazda CX-5, le 4007 offre un excellent rapport équipement/prix sur l'occasion, compensant ses coûts d'entretien supérieurs par un tarif d'acquisition très attractif. Pour les familles recherchant une alternative aux monospaces traditionnels, il constitue une option crédible face aux véhicules électriques comme le Hyundai Kona électrique ou hybrides comme la Toyota Prius III.